Un billet de 100 euros oublié au fond d’une poche ne prendra jamais de la valeur, même après dix ans à tourner dans le tambour de la machine. Pendant ce temps, sur le terrain de l’investissement, certains placements financiers affichent des rendements qui font pâlir les livrets classiques, franchissant sans trembler la barre des 5 %. Ici, l’argent ne dort pas : il se démultiplie.
Mais où dénicher ces placements capables de dynamiter la moyenne ? Sous les allures rassurantes des « placements sûrs » se cachent souvent des performances timorées. Pourtant, à la frontière entre prise de risque mesurée et stratégie aiguisée, il existe des solutions pour transformer une simple épargne en véritable moteur de rendement.
Pourquoi viser un rendement supérieur à 5 % en 2024 ?
La période actuelle exige une attention particulière : l’inflation grignote la rentabilité des placements financiers chaque année. Un placement financier qui affiche 5 % brut n’offre plus la même protection qu’autrefois. Chercher un placement plus rentable devient alors une étape logique pour qui souhaite réellement voir évoluer son patrimoine.
La fiscalité vient mettre son grain de sel. La fameuse flat tax, 30 % tout compris, impôt sur le revenu et prélèvements sociaux, ponctionne systématiquement les gains. La rentabilité nette des meilleurs placements dépend donc fortement du régime fiscal choisi. Sur certains supports, un taux prometteur peut vite se retrouver raboté.
L’accord entre rendement et risque reste le principe de base. Accroître sa prise de risque peut ouvrir la porte à des rendements plus élevés, mais il faut également accepter la perspective de pertes. D’où l’intérêt de ne pas tout miser sur un même cheval : répartir ses investissements sur plusieurs classes d’actifs permet de viser plus haut sans s’exposer inutilement.
Pour mieux visualiser les leviers à surveiller, voici les points à retenir :
- Fiscalité : la flat tax ampute la plupart des revenus financiers.
- Diversification : varier les supports limite les déconvenues et augmente les chances de dépasser les 5 %.
Gardez aussi à l’esprit que la volatilité des marchés et les variations de taux jouent un rôle décisif. Viser le fameux 5 % n’a rien d’utopique : c’est souvent la seule façon de protéger son épargne contre l’érosion du temps.
Quels placements financiers dépassent réellement la barre des 5 % ?
Dans la réalité, peu de placements franchissent véritablement la barre des 5 %. Les livrets boostés affichent parfois des taux promotionnels presque trop beaux pour être vrais, jusqu’à 5,25 %. Mais l’enchantement tourne court : après quelques mois seulement, la rémunération retombe, et la taxation de 30 % vient rogner le bénéfice.
Côté SCPI, ces sociétés civiles de placement immobilier, le rendement moyen oscille entre 4,5 et 5 %, avec certains acteurs capables de grimper jusqu’à 8 %. L’avantage : pas de gestion à assurer, on accède à l’immobilier sans les tracas du quotidien. L’envers : le revenu tombe dans la catégorie des revenus fonciers, fiscalement parlant, ce qui peut peser lourd sur la performance nette.
Sur la longueur, les actions sont en tête : 8 à 10 % de rendement annuel moyen, mais avec des montagnes russes émotionnelles à la clé. Le crowdfunding immobilier, quant à lui, promet des rendements comparables, autour de 8 % sur 1 à 3 ans, mais l’argent reste immobilisé et le risque de perte n’est pas qu’une simple statistique.
D’autres alternatives existent, chacune avec ses spécificités :
- Les fonds de dette privée offrent des rendements compétitifs, mais la liquidité est restreinte.
- Les produits structurés reposent sur la performance d’un actif sous-jacent, proposent parfois une protection partielle, mais leur mécanique reste complexe.
Le choix dépendra donc de la facilité d’accès, de l’horizon d’investissement et de la capacité à accepter le risque. Franchir la barre des 5 % n’est jamais garanti : cela se construit, étape par étape, en diversifiant et en restant lucide sur chaque option.
Zoom sur les risques et conditions à connaître avant d’investir
Impossible de séparer rendement et risque. Aller chercher les 5 % expose forcément à une perte en capital, parfois définitive. Les fonds en euros de l’assurance-vie, autrefois valeur refuge, dépassent rarement les 3 % aujourd’hui : le capital reste protégé, mais la performance s’étiole discrètement.
La fiscalité façonne le rendement net. Sur les livrets boostés ou les comptes à terme (CAT), la flat tax de 30 % (impôt et prélèvements sociaux inclus) pèse lourd. Pour les SCPI, le revenu foncier est taxé au barème : il faut en tenir compte avant de calculer la rentabilité réelle. Même constat pour le crowdfunding immobilier : blocage des fonds, volatilité des marchés, fiscalité à la clé.
Voici un aperçu des enveloppes à considérer, selon leur fonctionnement :
- Le PER, produit d’épargne retraite : avantage fiscal à l’entrée, mais argent bloqué jusqu’à la retraite, sauf cas particuliers.
- Le PEA permet d’éviter l’impôt sur les plus-values après cinq ans, à condition de ne pas dépasser 150 000 € de versement.
- Le compte-titres ordinaire (CTO) : pas de plafond, mais zéro avantage fiscal.
Pour réduire le risque, rien de mieux que d’étaler ses placements. Panacher différentes enveloppes aide à équilibrer volatilité, rendement et disponibilité des fonds. Chaque choix mérite d’être examiné sous l’angle des frais, des conditions d’accès et de la durée d’immobilisation.
Comment identifier l’investissement adapté à votre profil et à vos objectifs
Tout commence par une question simple : jusqu’où acceptez-vous l’incertitude ? Si la volatilité vous rebute, mieux vaut privilégier les fonds en euros d’assurance-vie ou certains fonds obligataires, à capital protégé. Ceux qui supportent davantage les fluctuations peuvent introduire des unités de compte, des ETF ou des SCPI dans leur portefeuille pour tenter d’amplifier le rendement.
La diversification est incontournable pour bâtir une allocation équilibrée. Prenons l’exemple d’un contrat d’assurance-vie : il permet de combiner un socle sécurisé (fonds en euros) et des unités de compte variées : OPCVM, ETF, SCI, parts de SCPI… Le PER s’adresse à ceux qui visent le long terme avec un avantage fiscal immédiat, mais il faudra accepter que les fonds restent immobilisés jusqu’à la retraite.
Petit tour d’horizon des enveloppes à disposition :
- Le PEA cible les actions européennes, offre une exonération sur les plus-values après cinq ans, mais limite les versements à 150 000 €.
- Le compte-titres ordinaire ouvre la porte à tous les actifs, sans plafond, sans allègement fiscal.
L’assurance-vie se distingue par sa souplesse : aucun plafond, transmission facilitée, fiscalité réduite après huit ans, et un large choix de supports. Pour diversifier, pensez aussi aux fonds obligataires, aux fonds de dette privée ou aux SCI, chacun proposant un équilibre différent entre rendement et risque.
Trouver la bonne option, c’est avant tout ajuster horizon d’investissement, capacité à immobiliser les sommes, objectif de rendement net d’impôt et besoin de revenus complémentaires ou de valorisation du capital. C’est cette réflexion qui dessine la stratégie la plus cohérente avec votre projet patrimonial.
Au final, choisir un placement qui vise plus de 5 %, c’est accepter l’imprévu, la dynamique, parfois l’inattendu. L’argent laissé immobile se déprécie ; l’argent mis en mouvement ouvre de nouvelles perspectives. Jusqu’où êtes-vous prêt à faire travailler votre épargne ?


