Indicateurs inclusion financière : définition, enjeux et exemple significatif

19 août 2025

Près de 1,4 milliard d’adultes dans le monde ne disposent pas d’un compte bancaire, selon les dernières données de la Banque mondiale. Pourtant, certains pays affichent une croissance économique notable malgré un taux d’accès aux services financiers inférieur à la moyenne mondiale. Au Congo, l’écart entre la disponibilité des services et leur utilisation réelle persiste, même après l’introduction de solutions numériques innovantes.

Des disparités régionales marquées compliquent l’interprétation des progrès. Des facteurs comme la réglementation, l’infrastructure ou la confiance envers les institutions financières modifient la portée des initiatives existantes et orientent les politiques publiques vers de nouveaux modèles d’accompagnement.

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qu’est-ce que l’inclusion financière et pourquoi est-elle essentielle aujourd’hui ?

Quand on parle d’inclusion financière, il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un compte en banque. Le terme englobe l’accès, pour chaque citoyen, à une gamme complète de services financiers : crédit, épargne, moyens de paiement, assurance. Au Congo, cette question a connu des bouleversements majeurs. Depuis 1986, le tissu bancaire et celui de la microfinance ont pris de l’ampleur. Résultat : une volonté affichée de rapprocher le système financier des populations longtemps ignorées par les banques classiques.

Les acteurs se sont multipliés, mais surtout diversifiés. D’un côté, les banques historiques, de l’autre, des institutions locales solides : MUCODEC et CAPPED. Ces deux établissements de référence, classés parmi les institutions de première catégorie, ont permis à des millions de Congolais de franchir la porte de l’économie formelle. Leur implantation a changé la donne pour toute une partie de la population.

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Cette transformation du secteur ne se limite pas à la modernisation. Elle porte un enjeu de société : favoriser une croissance qui ne laisse personne de côté. Les effets concrets sont visibles, notamment dans le secteur non pétrolier : plus l’inclusion progresse, plus la croissance se diffuse hors des circuits traditionnels. L’essor de la microfinance, appuyé par la numérisation, a commencé à réduire l’exclusion financière et à ouvrir des perspectives inédites pour ceux qui, hier encore, étaient écartés des services bancaires.

les indicateurs clés pour mesurer l’inclusion financière : définitions et portée

Pour comprendre la réalité de l’inclusion financière, il faut se pencher sur les indicateurs utilisés au Congo pour suivre les avancées. Plusieurs variables servent à apprécier l’accès et l’usage effectif des services financiers. Voici les principales :

  • le nombre de comptes bancaires ouverts sur le territoire
  • le montant total des crédits accordés aux particuliers
  • l’épargne brute des ménages
  • le niveau d’ouverture commerciale
  • l’évolution du taux d’intérêt réel

Chaque indicateur apporte un éclairage sur une dimension précise : la disponibilité de l’offre, la demande effective ou encore les contraintes du contexte économique.

Les données parlent d’elles-mêmes. Une progression de 1 % sur l’indice d’inclusion financière (CREAB/QE) se traduit par une hausse immédiate de 0,71 % du PIB hors pétrole, avec un effet amplifié à long terme (1,02 %). Le crédit contribue positivement, mais de façon modérée : une variation de 1 % du volume de crédit octroyé n’induit qu’une augmentation marginale du PIB hors pétrole à court terme, sans effet durable. Quant à l’épargne brute des ménages, elle stimule d’abord l’économie, avant d’inverser la tendance avec le temps.

D’autres indicateurs pèsent dans la balance. Une hausse de 1 % du taux d’intérêt réel fait reculer le PIB hors pétrole à la fois à court et à long terme. L’ouverture commerciale, levier immédiat, finit par peser négativement sur la durée. Ces résultats illustrent la complexité du lien entre finance et développement. Ils rappellent aussi que chaque pays doit adopter des outils de mesure adaptés à ses propres réalités.

enjeux et obstacles à l’inclusion financière au Congo : état des lieux et facteurs déterminants

Le Congo fait face à une situation particulière : l’économie reste dominée par le pétrole, les inégalités persistent et l’exclusion financière touche une large part de la population. En 2017, le pétrole représentait 55 % du PIB, 85 % des exportations et 80 % des recettes fiscales. Ce déséquilibre limite le poids du secteur hors pétrole, qui peine à répondre aux besoins sociaux les plus pressants.

La réalité est brutale : près de 40 % de la population congolaise vit sous le seuil de pauvreté. Les services financiers, principalement concentrés en ville, restent hors de portée pour la majorité, surtout en zones rurales. Les obstacles sont nombreux : peu d’agences, manque de produits adaptés, frais trop élevés, infrastructures insuffisantes. Autant de freins qui verrouillent l’accès à la finance.

La croissance ne profite pas à tous. Tant que le système reste centré sur l’extraction, la diversification économique et la modernisation du secteur financier stagnent. Cette situation alimente un cercle vicieux : exclusion financière, manque d’initiatives entrepreneuriales, faible intégration des femmes… autant de leviers bloqués qui pourraient pourtant transformer l’économie.

Trois enjeux structurent aujourd’hui le débat congolais autour de l’inclusion financière :

  • Diversification économique : seule une économie moins dépendante du pétrole permettrait une croissance durable.
  • Intégration sociale : faciliter l’accès aux services financiers, c’est réduire les fragilités et stimuler la consommation locale.
  • Protection des consommateurs : restaurer la confiance suppose des dispositifs solides pour sécuriser les usagers et garantir leurs droits.

Pour transformer durablement le secteur, il faut miser sur une stratégie qui articule innovation, soutien au secteur privé et justice sociale, tout en tenant compte des besoins du terrain.

financement inclus

un exemple marquant d’impact sur la croissance économique congolaise

Le Congo fournit un cas d’école de l’impact de l’inclusion financière sur la croissance hors pétrole. Entre 1986 et 2016, l’essor continu des banques et institutions de microfinance a permis à des populations jusque-là exclues de bénéficier de services financiers adaptés. Les institutions comme MUCODEC et CAPPED ont joué un rôle clé, en facilitant le crédit et l’épargne là où les banques traditionnelles ne s’aventuraient pas.

Les chiffres confirment cette dynamique : une progression de 1 % du taux d’inclusion financière (via le ratio crédit/épargne) entraîne une hausse immédiate de 0,71 % du PIB hors pétrole. Sur le long terme, cet effet dépasse le seuil de 1 %. L’impact est net : l’accès au crédit pour les ménages et les petites entreprises stimule la croissance et multiplie les opportunités économiques. L’analyse ARDL met en évidence ce rôle de catalyseur, en soulignant le lien direct entre inclusion financière, investissement, emploi et diversification, bien au-delà du seul secteur pétrolier.

Le PIB hors pétrole a su résister aux tempêtes économiques, notamment lors des crises de 1989, 2009 et 2012. Ce n’est pas un hasard : la diffusion des services financiers a structuré durablement l’économie, soutenue par les investissements publics et privés. L’exemple congolais montre que l’inclusion financière n’est pas simplement un impératif social, mais l’un des leviers les plus puissants pour transformer la croissance en profondeur.

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