Taxe d’habitation : qui doit la payer sur une résidence secondaire ?

24 juillet 2025

Oubliez la logique : une même maison, deux traitements fiscaux. La résidence principale se voit délestée de la taxe d’habitation, mais sa petite sœur, la résidence secondaire, reste dans le viseur du fisc. Il suffit de traverser une rue ou de changer de code postal pour voir la note s’alourdir. Les propriétaires de résidences secondaires sont aujourd’hui confrontés à une fiscalité qui s’affiche sans détour, surtout dans les villes où chaque mètre carré se monnaie au prix fort.

Taxe d’habitation sur une résidence secondaire : ce que dit la réglementation aujourd’hui

La situation est limpide : la taxe d’habitation demeure intégralement pour les résidences secondaires, alors que la résidence principale a fait sauter cet impôt. Le contraste est flagrant, surtout dans les villes où la tension immobilière fait rage : Paris, Lyon, Marseille, Biarritz ou Bordeaux. Sur le plan fiscal, le principe est sans nuance : toute habitation meublée n’étant pas la résidence principale tombe dans l’escarcelle du fisc. Appartement, maison, studio : peu importe la taille ou l’endroit, tout bien meublé hors résidence principale est concerné, dès lors qu’il est détenu ou occupé au 1er janvier. Le montant ? Il dépend de la valeur locative cadastrale déterminée par l’administration, ensuite ajustée selon les éventuels abattements locaux… ou, au contraire, lestée d’une surtaxe décidée par les élus de la commune.

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Avec la pénurie de logements, bon nombre de conseils municipaux choisissent d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires afin de limiter l’accumulation de logements rarement occupés. C’est devenu une réalité dans des villes comme Biarritz, Bordeaux ou Clermont, où la majoration peut désormais aller jusqu’à 60 % de la facture initiale. D’un côté, on freine l’appétit d’investisseurs saisonniers ; de l’autre, on entend préserver l’accès au logement pour les résidents à l’année. Ces choix traduisent une politique locale volontariste face à la raréfaction du foncier disponible.

La carte de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires révèle aujourd’hui des disparités frappantes, dictées par le marché et les besoins de chaque commune. Avant d’acheter ou de modifier la destination d’un bien, il s’impose de vérifier les décisions de la collectivité. Un simple changement de commune peut transformer la donne fiscale du tout au tout.

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Qui doit s’acquitter de la taxe et dans quels cas peut-on en être exonéré ?

Qu’il soit propriétaire, usufruitier ou occupant à titre gratuit d’une résidence secondaire, celui qui occupe ou détient le bien au 1er janvier doit passer par la case impôts. Peu importe le temps passé sur place : une résidence secondaire meublée et accessible reste, aux yeux du fisc, strictement imposable. Cette logique ne souffre pas d’exception de localisation ni de fréquence d’occupation.

Toutefois, certaines situations permettent d’obtenir une exonération de taxe d’habitation sur une résidence secondaire. Rarement accordée, elle ne concerne que quelques cas bien précis. Parmi les cas reconnus, on retrouve :

  • Un sinistre (incendie, dégât des eaux) ou des travaux lourds rendent le logement impropre à l’habitation pour une longue durée.
  • La mise en location à l’année (bail d’au moins 12 mois, excluant la location saisonnière meublée) peut ouvrir la voie à l’exonération, sous réserve de remplir rigoureusement les critères administratifs.
  • Le propriétaire est accueilli durablement en maison de retraite ou EHPAD, mais conserve la propriété du logement considéré comme résidence secondaire.

Nommer une exonération ne change rien : ne pas occuper volontairement un logement ne suffit pas à esquiver la taxe. Au contraire, plusieurs municipalités réservent même une taxe sur les logements vacants (TLV) aux biens délaissés trop longtemps. À chaque demande d’exonération, l’administration réclame des pièces justificatives solides et examine précisément la situation avant tout accord.

Contester ou corriger son avis : démarches à suivre en cas de désaccord

Recevoir un avis de taxe d’habitation pour une résidence secondaire qui vous paraît erroné ne signifie pas devoir accepter sans broncher. L’administration fiscale ne ferme jamais la porte à une contestation fondée, encore faut-il agir dans les règles et sans tarder.

La première étape paraît évidente mais reste trop souvent négligée : relire minutieusement son avis d’imposition. Coordonnées, description, statut, valeur locative doivent être vérifiés. À la moindre incohérence, il faut réunir avant toute chose les documents utiles : acte authentique, bail, attestation de vacance, fiche de présence d’un locataire… Sans preuve tangible, impossible de convaincre.

Le procédé s’organise ainsi en cas de contestation :

  • Rédiger une réclamation écrite complète et argumentée, à adresser au centre des impôts qui gère la résidence secondaire.
  • Formaliser sa démarche de préférence via la messagerie sécurisée de l’espace en ligne, qui permet un suivi précis et une horodatation automatique de chaque envoi.
  • Joindre l’ensemble des justificatifs au dossier, formuler sa demande de façon claire, et respecter rigoureusement la date limite : jusqu’au 31 décembre de l’année suivant la mise en recouvrement.

Après examen, le service des impôts peut exiger des pièces complémentaires, demander une visite ou lancer une vérification. Sans réponse passée un délai de six mois ou si la décision est négative, il reste la possibilité de contacter le conciliateur fiscal du département. Faire réviser une taxe d’habitation sur une résidence secondaire implique rigueur administrative et persévérance ; le fisc ne cède jamais sur la base de simples déclarations.

Suppression de la taxe d’habitation : quels impacts concrets pour les résidences secondaires ?

La suppression générale de la taxe d’habitation sur les logements principaux a changé la donne pour la majorité des foyers. Pour autant, du côté des résidences secondaires, l’addition demeure inchangée. La réforme a beau avoir bouleversé le paysage fiscal, elle trace une frontière nette : seuls les logements principaux sont concernés par la suppression, aucune faveur automatique n’a été accordée aux autres biens.

La législation est claire : seule la résidence principale échappe à la taxe d’habitation. Vous détendez sur le littoral ou en ville ? Si ce logement n’est pas votre résidence principale, la taxe s’applique toujours. L’impôt reste calculé selon la valeur locative cadastrale, comme avant la réforme.

Dans de nombreuses communes touristiques ou sous tension, la municipalité peut chaque année choisir de majorer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires jusqu’à 60 %. Ce levier fiscal joue sur l’attractivité des marchés locaux, tout en alimentant le budget de la collectivité et en préservant l’accès des résidents à l’année.

Pour clarifier la différence de traitement fiscal entre les deux types de logements, voici un tableau synthétique :

Type d’habitation Régime fiscal Abattement ou dégrèvement
Résidence principale Suppression progressive Oui
Résidence secondaire Taxe maintenue Non

Le maintien de la taxe sur les résidences secondaires reste une source de débats passionnés. Pour les uns, elle dissuade d’investir et complique la vie de ceux qui jonglent entre plusieurs logements ; pour les autres, elle permet aux villes de financer leurs services et protège leur tissu social. Mais une chose ne change pas : chaque propriétaire de résidence secondaire doit composer avec cette spécificité française, et l’échéance s’impose, fidèle au poste, année après année.

Au pays des résidences secondaires, la fiscalité ne prend jamais de vacances, même quand le propriétaire vient à peine de poser sa valise.

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